Type d’activité de conformité : Exercices d’intervention en cas d’urgence
Équipe :
Société réglementée : Kinder Morgan Cochin ULC
Exploitant : Kinder Morgan Cochin ULC (Cochin)
Province(s) / Territoire(s) :
Discipline(s) :
Justification et portée :
Un exercice sur table prévoyant le déploiement d’un barrage flottant a été tenu. L’exercice a commencé à 9 h le 14 septembre 2016 au poste de commandement du lieu d’incident (PCI). Le PCI était situé au centre civique de la ville d’Outlook, en Saskatchewan. Clean Harbors, entrepreneur mentionné dans le manuel des mesures d’urgence (MMU) de Cochin, devait déployer le barrage flottant.
Outil(s) de conformité employé(s) :
Installations :
Type d’installations
Étapes du cycle de vie
Exigences réglementaires s’appliquant à cette activité :
Observation 1 - Section A – Planification et déroulement de l’exercice
Date et heure de la visite : 2016-09-14 09:00
Discipline : Gestion des situations d’urgence
Catégories :
Installation :
Observations :
Une trousse du participant a été distribuée avant le début de l’exercice. Il a été question de cette trousse au moment de l’entrée en matière, qui a permis d’énoncer les objectifs de l’exercice. Les objectifs visés étaient assez ambitieux et probablement hors d’atteinte, selon le personnel de l’Office, compte tenu de la durée de l’exercice. En particulier, un plan d’action en cas d’incident semblait ici irréalisable pour cette raison précise. Au-delà des objectifs, les animateurs ont aussi parlé des règles de l’exercice et du scénario. Ce dernier précisait qu’un entrepreneur tiers avait endommagé un pipeline de condensat, ce qui a été à l’origine d’un déversement de produit sur la terre ferme et jusque dans la rivière Saskatchewan Sud. Le scénario était plausible. La présentation en a été un peu trop brève et un examen plus approfondi du formulaire d’incident 201 aurait été approprié. Le nombre d’employés de Cochin ayant participé à l’exercice était lui aussi réaliste en ceci qu’il y en aurait autant de disponibles dans la région et en mesure d’intervenir. Il n’y avait aucune préoccupation quant à la sécurité du public pour le lieu choisi, sans compter que des premiers soins pouvaient être prodigués sur place, d’où il était en outre facile de se rendre à l’hôpital, juste à côté. L’animateur a passé en revue tous les dangers possibles, les mesures d’atténuation et les exigences en matière d’équipement de protection individuelle. Le volet sur le terrain était restreint, par rapport à la portée visée à l’origine, en raison des faibles niveaux d’eau de la rivière et de la disponibilité de l’entrepreneur. Les entrées et sorties de l’immeuble étaient vérifiées de manière à pouvoir en rendre compte tout au long de l’exercice. À la section 3.5 du rapport de vérification de la conformité 1516-427, portant sur l’évaluation par l’Office de l’exercice d’intervention en cas d’urgence mené par Cochin à Regina, en Saskatchewan, le 23 septembre 2015, le personnel de l’Office avait fait remarquer qu’il n’avait pas observé quelque signalisation que ce soit, indiquant qu’un exercice était en cours, à l’intention des résidents et des autres parties intéressées. À l’occasion de l’exercice qui nous intéresse ici, le personnel de l’Office a pu observer que du personnel de Cochin distribuait des affiches, à placer au PCI (centre civique) et au lieu de déploiement du barrage flottant, qui précisaient qu’un exercice de Kinder Morgan était en cours. Il s’agit d’une amélioration par rapport à l’exercice précédent.
Outil de conformité employé : Aucun outil de conformité employé
Observation 2 - Section B – Développement de l’exercice
L’exercice a été lancé officiellement à 9 h 27 après l’appel au service d’intervention d’urgence, à l’occasion duquel le Bureau de la sécurité des transports (BST) a également été informé, conformément au protocole du plan d’intervention en cas d’urgence (PIU). La société a aussi fait état de l’incident sur le site Web de l’Office, tandis que le personnel de l’Office sur place en a été informé moins d’une heure après sa survenance. Puisque le BST a été mis au courant de la tenue de l’exercice, le personnel de l’Office fait remarquer qu’il n’est pas nécessaire d’en faire également rapport dans son propre système de signalement d’événement en ligne.
Observation 3 - Gestion de l’intervention
Le personnel de la société a consulté son MMU pour le guider tout au long de l’exercice, un outil dont il s’est servi efficacement. Cochin a eu recours au système de commandement en cas d’incident (SCI), à partir duquel son personnel a été formé quant aux rôles à jouer et aux responsabilités à assumer. Afin de parfaire leur formation, quelques employés de Cochin se sont vu confier de nouveaux rôles dans le cadre du SCI plutôt que ceux qui leur avait été assignés à l’occasion d’exercices antérieurs. Le PCI a été bien choisi rapidement pour se trouver près du lieu de l’incident. Les rôles prévus selon le SCI ont eux aussi été répartis rapidement et l’étendue des responsabilités a été maintenue tout au long de l’exercice. La chaîne de commandement a respecté le SCI. Des pauses ont été prises en cours de route afin de permettre aux animateurs et au personnel de direction de la société de présenter des mises à jour de haut niveau, en plus d’offrir de l’encadrement et des conseils à tous les participants à l’exercice, en se concentrant surtout sur les employés de Cochin qui jouaient de nouveaux rôles selon le SCI. Le personnel de l’Office a constaté que ces pauses étaient efficaces sur le plan de la formation. Les objectifs de l’incident étaient (à l’origine) les suivants : 1. assurer la sécurité du public, des intervenants et du personnel de la société; 2. réduire au minimum la quantité de produit déversé; 3. aviser les autorités voulues; 4. mettre sur pied un PCI. Ces objectifs ont été modifiés au besoin en cours de route. L’ordre prioritaire pour l’intervention était le suivant : personnes, environnement, biens et réputation. Le personnel de l’Office a considéré que la société devait mieux définir les objectifs, stratégies et tactiques en cours d’exercice ou apporter des éclaircissements quant aux différences entre ces éléments. Les objectifs et les premières mesures prises convenaient en plus d’être conformes au PIU de Cochin en cas de déversement de produits pétroliers, mais une utilisation plus explicite des « mesures d’intervention initiales » propres à Cochin (p. 3-3 du PIU) ainsi que de la « liste de contrôle des mesures d’intervention pour un incident précis de rupture ou de fuite » (pp. 3-6 et 3-7 de ce même PIU) pourrait aider à guider le personnel de commandement et autre aux premières étapes de l’intervention. L’impression préalable de ces listes de contrôle, d’une manière un peu semblable à ce qui a été fait pour les formulaires du SCI, pourrait également être bénéfique au moment de l’entrée en action du personnel de la société. Ce sont des employés locaux qui ont été choisis pour occuper les rôles requis aux premières étapes de l’intervention. Ils ont fait la preuve qu’ils pouvaient faire appel à d’autres ressources et élargir efficacement l’intervention en peu de temps. La période opérationnelle établie était de 24 heures à compter de 6 h le lendemain. Une séance d’information sur l’incident a été tenue à 10 h 10 (quelque 45 minutes après sa découverte) et des vestes ont été remises aux personnes jouant des rôles essentiels. Un tableau, bien utilisé par le personnel, a été installé au mur et mis à jour à intervalles réguliers. Une fois corrigés les problèmes de réseau informatique qui se sont manifestés en début de parcours, des cartes ont aussi été produites et utilisées pour illustrer les données sur le terrain. Le chef de la section de la planification a bien fait dans l’établissement d’un horaire des réunions de même que pour la tenue de séances d’information, de planification et tactiques. Les séances tactiques et de planification ont été regroupées afin de gagner du temps. À la section 7.1 du rapport de vérification de la conformité 1516-427, portant sur l’évaluation par l’Office de l’exercice d’intervention en cas d’urgence mené par Cochin à Regina, en Saskatchewan, le 23 septembre 2015, le personnel de l’Office avait fait remarquer qu’il avait dû rappeler à celui de Cochin d’utiliser le journal d’activité 214 du SCI pendant l’exercice d’intervention. Au cours de l’exercice qui nous intéresse ici, le personnel de l’Office a constaté que celui de Cochin avait exigé que le journal d’activités 214 du SCI soit utilisé à chaque poste, ce qui a été fait. Il s’agit d’une amélioration par rapport à l’exercice précédent.
Observation 4 - Communications
Date et heure de la visite : 2016-09-14 10:00
Le rôle d’agent de liaison a été créé et après quelques conseils quant à la portée, il a été efficace. Les communications internes se sont déroulées sans accrocs et conformément aux directives prévues dans le PIU. L’emplacement du PCI et le lieu de l’incident ont rendu les communications avec l'extérieur plus difficiles, car le réseau cellulaire était de piètre qualité. On a fait remarquer que s’en remettre à la technologie Wi-Fi pour les communications pourrait ne pas être approprié et il faut avoir des plans de rechange. Des plans de communications avec l’extérieur ont été établis pour les radios de la société et partagés avec les premiers intervenants (simulés). Les responsables de la logistique ont commandé davantage de radios alors que le service informatique de Cochin a demandé de l’aide pour établir un réseau et créer de meilleures connexions pour les cartes ou les communications en général. Des déclarations ont été élaborées à l’intention du public, des propriétaires fonciers, des médias et des personnes touchées. Le plan de communications adopté visait à aider à coordonner les interventions des premiers intervenants et des autres organismes, même si les premiers intervenants n’ont pas été en mesure de prendre part à cet exercice. On a parlé de la constitution, de l’utilisation et du rôle d’un centre d’information conjoint pendant un incident de ce type, mais il n’y en a pas eu dans le cadre de l’exercice. Dans l’ensemble, les communications à l’intérieur de la structure du SCI et au PCI se sont bien déroulées. Le personnel de l’Office a pu observer certaines lacunes au chapitre des communications entre le poste de commandement unifié (CU) et les chefs de section, mais ces questions ont fait l’objet de discussions et ont été réglées en cours d’exercice. On a aussi parlé du fait qu’en début d’exercice, peut-être pendant la séance d’information sur l’incident à l’intention de tout le personnel, il serait bon d’énumérer les raisons d’interrompre en tout temps les activités du CU, notamment si quelqu’un se blesse ou décède, un crime est commis, un accident se produit, un feu se déclenche, etc. De cette façon, le personnel serait en mesure de transmettre des renseignements essentiels en temps plus opportun. Même si cela n’est pas actuellement inclus dans le PIU de Cochin en cas de déversement de produits pétroliers, il serait bon de penser à y ajouter les formulaires du SCI 202A sur les directives de commandement et 202B sur les exigences en matière de renseignements essentiels pour guider en plus de faciliter la transmission de l’information au CU.
Observation 5 - Intervention tactique
La société a prévu le déploiement d’un barrage flottant d’un côté à l’autre de la rivière au niveau du pont, mais en raison de problèmes en rapport avec l’entrepreneur et les niveaux d’eau, le déploiement n’a pas suivi le cours planifié. Une petite section du barrage flottant a éventuellement été déployée, mais cela n’a pas eu lieu en cours d’exercice. La société a eu recours à son plan tactique propre au lieu tiré du PIU pour se rendre rapidement compte que cela n’aurait pas fonctionné en raison des faibles niveaux d’eau. Les sections des opérations et de la planification ont collaboré en vue de l’élaboration d’un nouveau plan tactique, en tenant compte du modèle d’origine, qui devrait fonctionner compte tenu des conditions constatées. Le plan prévoyait que les autorités responsables bloquent l’eau au barrage en amont afin de ralentir la migration du produit dans la rivière et de donner davantage de temps pour le déploiement de barrages flottants en des zones en aval où l’eau était plus profonde en plus de bloquer l’accès aux prises d’eau. L’accès au secteur autour de la fuite sur la terre ferme a lui aussi été bloqué, par du personnel et des policiers. Des zones de travail chaudes/froides ont été délimitées sur la foi des rapports de surveillance continue du haut des airs. La police et des services de sécurité privés (sur ordre) ont empêché le public d’avoir accès à la rivière alors qu’on a déterminé qu’Outlook constituait le centre habité le plus proche, à une vingtaine de kilomètres en aval (direction nord-ouest). L’évacuation des terrains de camping et de golf à Outlook a été envisagée mais jugée inutile puisque les deux étaient fermés pour l’hiver. Quelques propriétaires fonciers ont été informés de la situation après consultation des cartes de la société dans son PIU portait sur les zones de planification d’urgence. Des zones de rassemblement et de travail (chaudes/froides) ont été définies (en théorie uniquement) et la fermeture de routes ainsi que la sécurité des lieux ont fait l’objet de discussions, des plans ont été élaborés et les responsables de la logistique ont commandé les ressources voulues. On a aussi discuté de plans à haut niveau pour la décontamination et la gestion des déchets. Les secteurs de la planification et des opérations ont repéré les récepteurs clés pour la santé humaine (puits et prises d’eau) qu’il faudrait protéger, puis ont surveillé les risques présents par voie aérienne alors que c’est la ville d’Outlook qui surveillerait l’eau. Le personnel de la société devrait tenir compte du besoin de mettre davantage l’accent sur les préoccupations environnementales et socioéconomiques en constituant une unité environnementale à l’occasion de futurs exercices. On a semblé peu traiter du besoin éventuel de prendre graduellement sinon rapidement de l’ampleur, mais la société a démontré pouvoir ajouter aux ressources en en commandant davantage, après discussion des besoins en personnel et modifications à cet égard.
Observation 6 - Compte-rendu après l’exercice
Date et heure de la visite : 2016-09-14 02:00
Une séance d’information a aussi suivi l’exercice afin de discuter de ce qui s’y était passé et de ce que les participants ou les observateurs pensaient, tant du côté des réussites que de celui des améliorations possibles. Les points positifs comprenaient ce qui suit : - communications internes entre les groupes - encadrement au sujet du SCI et pendant l’exercice - participation à tous les niveaux des organismes et du personnel - cartes de l’incident et tableaux d’affichage - connaissance approfondie du SCI dont les participants ont fait preuve - utilisation appropriée des formulaires et outils du SCI - entrepreneurs et organisations d’intervention sur place pour l’accueil avant participation - progression en douceur de l’exercice selon l’horaire prévu - plans tactiques du PIU recherchés et adaptés rapidement de façon efficace Parmi les améliorations possibles, notons les suivantes : - participation locale accrue des organismes - communications plus claires avec les organisations d’intervention et les entrepreneurs pour ce qui est des instructions ou des attentes au sujet de l’exercice - nombre accru d’imprimantes et de ressources pour le travail à distance ainsi que plans de communications de rechange en l’absence de technologie Wi-Fi - nécessité de plans de sécurité, pour la rivière et l’eau, en ce qui concerne la surveillance en amont et en aval de même que celle des niveaux - communication accrue entre les chefs de section et le CU ainsi qu’à l’intérieur du CU lui-même - dépendance moins grande à l’endroit du centre de contrôle pour confirmer une fuite lorsqu’il y a confirmation visuelle; hésitation moins longue à dépêcher du personnel ou demander le concours des organisations d’intervention si une fuite est soupçonnée et le moindrement confirmée (ici la confirmation visuelle aurait dû suffire pour accélérer le processus) Après le compte-rendu, tous les formulaires du SCI et de rétroaction ainsi que toutes les notes ont été ramassés par la société pour inclusion dans le dossier de l’exercice en vue d’améliorer le programme de gestion des situations d’urgence. Il faut connaître les différences entre objectifs, stratégies et tactiques tout au long de l’exercice, puis s’en souvenir par la suite. Il faudra à l’avenir modifier la portée et la durée de l’exercice de manière à y inclure une composante sur le terrain si possible. Il faut continuer de repousser les limites et d’accroître ses capacités à chaque exercice. Dans l’ensemble, les objectifs de l’exercice, soit mettre en pratique des mesures d’intervention initiales (y compris la procédure de signalement), utiliser le SCI et le PIU en cas de déversement de produits pétroliers, constituer un CU fonctionnel et documenter tant les objectifs visés que les activités menées, ont été atteints. Les objectifs en rapport avec chacune des exigences qui s’appliquent du formulaire d’évaluation des exercices de l’Office de même que la préparation d’un plan d’action initial pour approbation par le CU n’ont pas pu être atteints compte tenu de la durée de l’exercice et leur portée devrait être plus spécifique à l’avenir. L’objectif de préparation de la société pour l’atténuation de dangers et de risques associés à une intervention d’urgence n’a pas été entièrement atteint, en partie en raison du fait que l’entrepreneur et la société n’ont pas été en mesure de lancer les activités sur le terrain.
Observation 7 - Sécurité
Date et heure de la visite : 2016-09-14 14:00
Discipline : Gestion de la sécurité
L’exercice a été mené en prenant bien en compte la sécurité des participants. La salle était suffisamment grande pour s’y déplacer sans problème ainsi que pour bien y disposer les tables et le matériel voulus. Les dangers de chute causés par exemple par des cordons électriques ont été contrôlés en raison de l’emplacement des tables et de l’utilisation de ruban adhésif au plancher. L’exercice a été mené en temps réel, dans les conditions météorologiques qui prévalaient alors. C’est ainsi qu’à une température de 20 oC et un vent léger, le produit s’évaporerait rapidement, ce qui réduirait, sans toutefois les éliminer totalement, les dangers pour les intervenants. Il y avait sur place de l’équipement de protection individuelle qui tenait compte de la fiche signalétique pour le produit transporté par le pipeline. Cependant, il est essentiel que les intervenants demeurent dos au vent de tout déversement, ce sur quoi il faudrait insister avec les premiers intervenants en présence d’un véritable déversement. Des zones de contrôle pour le déversement ont été délimitées et cartographiées. Un plan de santé et sécurité propre au site, dans lequel les dangers primaires et secondaires étaient recensés, a été établi et le formulaire rempli au fil de la progression de l'exercice. Le personnel de l’Office n’a pas été en mesure d’évaluer la sécurité des lieux en raison de l’annulation du déploiement du barrage flottant pendant l’exercice.
Les situations de non-conformité se rattachant aux plans ou procédures de la société constituent un non-respect :
- de la condition d’une autorisation exigeant la mise en œuvre du plan ou de la procédure; ou
- de l’article pertinent de la réglementation, qui exige la mise en œuvre du plan ou de la procédure, y compris les articles exigeant la mise en œuvre des plans ou procédures dans le cadre d’un programme.